L’air du temps

juillet 4, 2007

rodin_tele.gif 

Series addicted, nous sommes devenus.

Entre Amandine qui m’écrit de Colombie me disant que, sur mes bons conseils, elle a englouti la saison 1 intégrale de Dirt, la consacrant « truc de ouf ». Mon ex boss d’Afrique du Sud, à qui j’ai prêté Prison Break et qui voit ses dernières journées rythmées par les préparatifs d’évasion de Scofield. Maya qui m’annonce que Dexter, le serial killer des serial killer ( ?!) finalement, n’est pas si odieux que ça, et qu’elle le trouve carrément attachant. Les discussions de nanas où les votes se font à mains levées, les cérébrales pour Scofield, les instinctives vouant un culte à Lincoln…

Katia qui, me parlant de Sleeper Cell, initie un débat sur les cellules dormantes et le terrorisme islamique.

Miré, qui à Montréal, ingurgitait avec moi à hautes doses des quintiles de Sex in the City, jusqu’à en pleurer à la finale car Carrie tombe (enfin) dans les bras de Mr Big. Carrie, qui, inspire toute fashionnista avec ses Manholo qu’on étreint en rêve et ses litres de cosmopolitan qu’on boit cul sec.

Anne So qui ne dormait plus la nuit, trop occupée à enchaîner les épisodes trashissimes de Nip Tuck, hémoglobine maximale, silicone à hautes doses.

Et que dire de cette honteuse addiction à The OC, un néo Beverly Hills où les ados s’enivrent et s’intoxiquent dans des palaces à west coast…

Sans oublier Bibo et nos soirées 24h chrono, où l’on se surprenait à parodier Bauer, Raines et Chloé, trippant à chaque décompte horaire qui me faisait tressaillir.  

Nous vivons dans des mondes parallèles, nos écrans plats sont nos nouveaux comptoirs de bars, la vie de nos heroes nous berce d’adrénaline ou d’eau de rose.

Nous sommes des consommateurs passifs, hébétés, avides d’entertainment, jonglant entre Real Player et VLC, téléchargeant frénétiquement sur Emule, gravant compulsivement, échangeant film contre film, commentant boulimiquement.

Sang, trash, gore, real, love, sexe, girls, fêtes, serial killer, supers pouvoirs, terroristes, les séries se font écho du monde, le surdimensionnent ou le réinterprètent à loisir, abolissent les frontières, passent de main en main, d’écran à écran, de vie en vie,

Offrant à qui le veut des mythes en stock, des vies rêvées, des fous rires maniaques, d’hallucinantes angoisses.   

Le public que les livres ont perdu, les séries le reconquissent, à …

…chaque saison…

* Dessin de Jean-Pierre Petit. 

Une Réponse to “L’air du temps”

  1. Prison break est une VRAIE addiction!!!!!!!!!
    J’en dors meme plus…..
    Ex-boss?

Répondre à poisson rouge Annuler la réponse.